(Villeneuve-sur-Lot, Francia, 1956)
Benoît Conort trabaja en la actualidad como profesor en la Universidad de París X. Ha residido en el extranjero (Portugal, Sri Lanka y Polonia) y pertenece al comité de redacción de la revista Le Nouveau Recueil. Es creador junto a Patrice Souchon del Carrefour des Écritures, asociación dedicada a la creación literaria y poética en talleres de escritura, cuyo objetivo es promover esta práctica tanto en la enseñanza oficial como en las bibliotecas. Desde la publicación de su primer poemario, Pour une île à venir, Conort ha ido tropezando con los más prestigiosos premios literarios franceses.
Los poemas que se recogen a continuación pertenecen a:
Main de nuit (Mano en la noche), libro en el que la oscuridad con su ceguera y silencio hacen resaltar ritmo, grito, mito y realidad. Sus versos reptan a través de una dimensión llena de incertidumbre, donde lo que se teje por deslavazado, incierto e impalpable se hunde en la más profunda de las ambigüedades. Metáfora y sueño, espacios amorosos por llenar o vaciar, desmesura de lo cierto, son sus temas centrales.
Con Main de nuit (1998), el autor da por concluido un ciclo antes de que su siguiente entrega, Cette vie est la nôtre, nos introduzca en una poesía enfebrecida marcada por un lirismo asfixiante que no es sino el reflejo más patente, lúcido y frío de nuestro caos cotidiano.
Traducción y notas: Manuel Ángel Gómez Angulo
TRAVESÍAS 2012
rapsodie de rhapsodie
« Toujours, la variation soulage, dissout et dissipe ».
Montaigne, Essais, III, 4.
« Á un certain moment j’ai espéré – ce qui n’avait aucune signification particulière – faire un jour la peinture la meilleure du cri humain ».
Francis Bacon
« Un monde non seulement qui fait des blagues, mais qui ne fait que des blagues, et qui fait toutes les blagues, qui fait blague de tout. Et qui enfin ne se demande pas encore anxieusement si c’est grave, mais qui inquiet, vide, se demande déjà si c’est bien amusant ».
Charles Péguy
« Dès qu’il y a horreur, une histoire se réintroduit, on a raté le cri. »
Gilles Deleuze
à patrick souchon
on avance on avance place tian’an men tu la voyais pas comme ça l’histoire jogging du dimanche autour de la cité interdite
la langue à l’œuvre on avance on mélange
à l’amertume la mélancolie dans une chanson la nostalgie comme l’opium gangrène la nostalgie n’est plus
une radio on l’écoute vingt ans déjà vingt ans après ce n’est pas de la nostalgie la rapsodie même si ça rime avec vieux genre ressuscité genre ancien même si tout ça lié
si elle injuste parodie l’épopée hector ulysse en particulier un peu ridicule dans sa grandiloquence armée médiocre tricheur – pas hector si beau en cadavre homérique héroïque - mais ulysse
la tromperie en modèle sa jactance on appelle ça la ruse et c’est très bien coté du côté de la rhétorique
ce que le rapsode veut c’est crier c’est comme glissant glisser
du cri antillais à la parole nue relater la colère et parler d’eux de tous ceux-là qui l’entourent en leur cité close leur parler votre vie est une rapsodie
partageable entre tous ceci est mon roman et cette vie aussi insensé qui crois que je ne suis pas toi est la nôtre puzzle
de vers de prose en versets précipitée
avec des phrases mal fichues je viens ici connaissant la vie et de la mort ce qu’un vivant pourrait des deux
savoir juger cette longue querelle du vers et de la prose de la douleur et de l’espérance avec parfois de la romance empruntée à l’espagnol et qui désigne un bref poème épique en octosyllabes ses vers pairs sont assonancés c’est ainsi que la rapsodie va
de la romance au roman courtois récit galant irréaliste les espagnols poussant la romance rejoignent ceux du nord et tombent en don quichotte
le rapsode n’est pas l’homme d’une cité plutôt celui qui a droit de citer
les autres où sont-ils qu’on vienne à eux les autres dehors et nous dedans on les regarde comme
derrière une vitre le réel menaçant le réel mène au sang quotidien la misère et la nôtre
cet effroi d’enfant sur le siège arrière de la voiture elle trouait la nuit
tu vois on danse le corps on le balance pour pas tout seul dormir on avance
les citations comparaissent elles se heurtent collage non mais tissage d’une histoire d’aujourd’hui vaguement racontée avec de l’invention
empruntée au latin classique inventio action de trouver de découvrir découverte faculté d’invention et terme de rhétorique en latin chrétien inventio sanctae crucis (v 530) désignait la fête rappelant la découverte par hélène mère d’empereur prostituée et femme offerte au désir mage de la croix du christ et adinventio signifiait trouvaille dans la façon d’agir et péjorativement expédient ruse toutes choses applicables à la rapsodie
l’invention donc d’histoires en romans d’enfance
écoutez la romance écoutez
la chanson bien douce qui ne pleure que pour vous plaire chanson des rues et des bois vieille chanson du jeune temps romance sans parole de la plus haute tour à bouche close vibrent les lèvres un bruissement d’enfant tout entier
au bruissement qu’il fait à sa faim et sa soif
on avance on n’a pas assez de sens pour faire la phrase dans l’autre sens ou à pieds dans la beauce peguy sue depuis bientôt un siècle en quête d’un pas vers le ciel lui aussi voulait aimer pourtant
on avance on ne sait pas vers quoi peut-être vers le bout de la ligne avant qu’elle ne brise et navette revienne au début maladroit rapiéçage
quand elle revient on s’interroge en ces temps de bûchers bovins de fièvre ovine en vertu du principe de précaution on canalise les catastrophes provoquées on rentre dans la rime ces bouts désordonnés
ces chiens versés noirs ils sont cerbères à l’entrée des enfers romantisme attardé
quelle épopée offrir aux zep si taguées wait for the ricochet disait une voix
dans le noir de la chambre quand passait child in time on jouait la nuit
l’amour aux cartes on le jouait suivant que gagnait ou non
la réussite aux cartes vieillard grincheux on passera ses matinées à la patience en grommelant sur la toile cirée de la salle à manger pendant qu’une moins vieille s’activera dans la cuisine
tout nettoyer les vieux cuivres obus de 14 ou les trompettes de l’harmonie municipale
le savait-elle que l’on jouait ainsi la vie à pile ou face la rapsodie mêle tout absout tout dans le rythme
ce monde est glauque comme un venant pleurer d’avoir bien réussi les cadors on les retrouve aux belles places nickel devant le troupeau bêlant pas vraiment de l’ordre de
la rapsodie inconnue des équations de benjamin péret c’est là son intérêt
brise toutes les conventions verse vers le vers mal édicté de la diction bégaye la romance d’une infinité de destins
versés après changés comme le sang
en vin
ce noir désir quand l’automne viendra le vent l’emportera la saison monotone et le roman en langue vulgaire
l’ivre dive bouteille des mots pas bien gelés ils fondent au feu de ces messieurs
on les dit grands bon appétit messieurs
est-ce bien d’ailleurs une rapsodie en avançant on se dit qu’on est en train d’écrire
une satire en latin satura macédoine de légumes pièce de genres mélangés avec la mayonnaise un peu tournée qui pèse sur l’estomac pas loin de la rapsodie en somme
sorte de farce morale et raillerie à la fois quelque chose qui ressemble à du brassé du réchauffé du pas tout à fait
fait avec des dérapages des zigzags encore une fois
doué pour les ratées le rapsode ne sait que déraper au lieu de chanter à la fin de l’envoi
il coule dans le marécage on l’enferme pas besoin de cadenas
poète ci-gît cœur sans cœur mal planté trop réussi comme raté n’a rien compris à la reproduction clone il tourne mal
jouant habilement des codes le contumace renonce à les aimer trop machinalement ajustés
il aime le grain de sable ce qui merdre soudain et pas dans un système et quand ça saute en l’air sous le ciel de baudelaire
when i’m sixty four 6 et 4 ça fait dix revient à 1 en numérologie le chiffre non-identitaire du rapsode lié au zéro de quoi
peut-être l’émotion l’étonnante corrélation un peu obscure perdue dans les méandres de l’inconscient freudien
on ne boit pas pour que monte le courage on boit pour que tombent les barrières pour laisser parler la langue de soi morte
la seule vraie primitive véritable saillie de l’esprit balbutiant
roman où rien n’est vrai on s’invente des vies elles deviennent réelles rapsodies où n’est que chant et parole mal assurée qui s’engendre et se grise
de toutes ses histoires
elle prend le contre-pied casse l’image
du poète policé au miroir flatteur il rit de se voir
quelle histoire si belle où est le désir et cette femme offerte dans l’échange qu’en faire quand
elle jouit d’être sur la photo on voit
que le sexe demeure insatisfait et quelle satisfaction donnera la réponse
apaiser le désir et l’éponger l’adoucir dans le frisson et partagé le baiser
mais lui où en est-il de son programme parti au fond d’un verre de ti-punch deux heures anse à la gourde il n’a jamais vu de lamantins
à petit canal là où débarquaient les esclaves il y a une décharge publique
on y revient la rapsodie est maladroite mal romancée elle aime rompre la musique la torpeur mélancolique
l’héritage de saturne et les humeurs noires en lignes si brisées
ça soulage soudain de franchir délibérément toutes les lignes blanches autrefois jaunes de taper tous les arbres d’échouer dans tous les fossés de sombrer dans tous les atlantiques et rire
ça soulage d’être enfin dehors d’avoir cédé et succombé de renoncer s’abandonner à tous les démons de midi et de minuit c’est ça la rapsodie le pardon absolu radical
le titanic s’enfonce couler avec dans la mer froide enfin sombrer s’abandonner comme d’autres le font au plaisir s’abandonner
renoncer à croire à ne pas croire n’être qu’un prenant parole hurlant de toute la force de ces millénaires de chaos hurlant d’avoir été esclave d’avoir été le maître hurlant d’avoir toujours tué été tué d’avoir toujours imité d’avoir appris les règles et de les avoir oubliées d’avoir rêvé les femmes et de les avoir méprisées de les avoir voilées et de les avoir violées
enfant hurlant d’être pris dans cette vie que l’on avait choisie pourtant
c’est facile mourir dans le ventre de sa mère et on n’avait pas voulu aujourd’hui on est bien obligé de continuer à faire comme si
le cœur y était quand il n’y est plus l’infarctus guette
toujours quelque chose guette le diabète le sida la peste ou la grippe asiatique toujours quelque chose cède dans le corps quand la fatigue est trop grande
happiness is a warm gun elle est si froide en vérité à qui réchauffer larme sinon la colère et c’est encore la rapsodie
une colère énorme une insupportable atroce colère qui étrangle dévore de l’intérieur qu’on ne sait plus où donner de la tête c’est ça la rapsodie 2001
l’odyssée de la colère injuste féroce impitoyable le chant des opprimés puisque l’internationale n’est plus le chant de tous les refusés les chants de la douleur ne sont pas toujours les plus beaux contrairement à ce que prétendait l’alfred en se saoulant tristement
il devait bien avoir lui aussi quelque colère rentrée ou à rentrer bon dieu ce qu’on peut à vingt ans
se raconter d’histoires et dans la rapsodie on psalmodie le chant errant de nos erreurs quand on regarde
sous les gravats toutes ces ombres perdent nom englouties par la bouche d’égout sur le trottoir les ombres lèvent des corps parmi les blocs échus du désastre rejoignent d’autres ombres plus anciennes mêlent leurs cris silence
on se frotte on se serre on court on va on appelle
l’usure le temps qui nous dévore saturne n’a jamais baissé la garde comment pourrions-nous vaincre
ne sommes dieu ni démon nous seulement cet amas ridicule et grotesque de chairs enchevêtrées dans le rictus corps d’agonie sommes combat toujours mené
malgré les manipulations malgré ceux qui savent et ceux qui décident et ceux qui gagnent tous cherchons le pouvoir d’avoir du pouvoir de gagner du pouvoir d’exercer le pouvoir de conserver le pouvoir
se refusant se donnant c’est tout un de pouvoir
asseoir son pouvoir asseoir ces phrases anormées ces diagnostics en langue obscure et définitive ces promesses sans lendemain et ces lendemains qui n’appartiennent qu’à autrui
remettez-nous votre pouvoir et nous leur remettons notre pouvoir nous y renonçons pour l’amour de quoi cette compassion
revienne le temps des révolutions la rapsodie refuse de convenir refuse de se soumettre refuse d’acquiescer refuse de consentir refuse de dire oui
aimer pourtant
volonté passionnée d’une négation on voudrait tant croire que le pire n’est pas certain on voudrait tant ce soir il fait nuit noire sur new york en d’autres lieux aussi de chine à palestine
et on tape sa tête contre un mur ou contre une pierre une fois de plus on perd une fois de plus on additionne on soustrait c’est pareil dans le désespoir (point sur point) on échoue désastres répétés
aimer pourtant aller plus haut mais comment
par le servage des filles dites de joie pour une fois et plus jamais
je vous aime femme venue de l’épeire vous près de lui étendue
dans vos larmes il voit
grossissement d’une larme loupe elle-même
l’amour pleure son esseulement si seulement ces mots
venaient à vous à la manière d’un battement d’ailes lui rapsode demande le droit d’asile demande qu’on voie
par les trous d’un manteau danser les galaxies et demande
le droit d’être vivant j’y suis j’y suis toujours
vivant ce qu’on peut à vingt ans
se raconter d’histoires
benoit conort
rapsodie de rhapsodie Benoit Conort
« Siempre, la variación alivia, disuelve y
disipa”
Montaigne, Ensayos,111,4.
“ En cierto momento he esperado-lo que no
tenía ningún particular significado- hacer
un día la mejor pintura del grito humano”.
Francis Bacon
“Un mundo que no solamente hace bromas,
pero que no hace más que bromas, y que
hace todas las bromas, que hace broma de
todo. Y que al fin no se cuestiona ansio-
samente si es grave, pero que inquieto,
vacío, ya se pregunta si es bastante
divertido”.
Charles Péguy
“Ni bien hay horror, una historia se introduce de nuevo, se ha malogrado
el grito”.
Gilles Deleuze
à patrick souchon
avanzamos, avanzamos en la plaza tian án men tu no la veías así la historia jogging del domingo alrededor de la ciudad prohibida
la lengua trabaja, avanzamos, mezclamos
a la amargura la melancolía en una canción la nostalgia como el opio gangrena la nostalgia no está más
una radio se la escucha veinte años y veinte años después la rapsodia no es nostalgia mismo si rima con un viejo género resucitado género antiguo mismo si todo eso ligado
si ella injusta parodia la epopeya héctor ulises en particular un poco ridícula en su grandilocuencia armada mediocre tramposo- no héctor tan bello en cadáver homérico heroico – sino ulises
el engaño modela su jactancia se llama a eso astucia y está muy bien lado a lado de la retórica
lo que el rapsoda quiere es gritar es como resbalando resbalar
del grito antillano a la palabra desnuda relatar la cólera y hablar de ellos de todos esos que la rodean en su ciudad cerrada decirles que su vida es una rapsodia
compartir entre todos esto es mi novela y esta vida tan insensata que cree que yo no soy tu ese es nuestro rompecabezas
de versos de prosa en versículos precipitada
con frases malhechas aquí vengo conociendo la vida y de la muerte lo que un viviente pudiera de los dos
saber juzgar esta larga querella del verso y de la prosa del dolor y de la esperanza a veces con la romanza prestada del español y que señala un breve poema épico en octosílabos sus versos pares son asonantados es así que la rapsodia va
de la romanza a la novela cortés relato galante irrealista los españoles empujando la romanza se unen con los del norte y caen en don quijote
el rapsoda no es hombre de ciudad más bien aquel que tiene el derecho de citar
los otros donde están que vengan a ellos los otros fuera y nosotros dentro uno los mira como
detrás de un cristal lo real amenazando lo real lleva a la sangre cotidiana la miseria y la nuestra
ese pavor de niño sobre el asiento trasero de auto agujereaba la noche
ves bailamos el cuerpo lo balanceamos para no solo dormir se avanza
las citas comparecen se chocan no collage sino tejido de una historia de hoy vagamente relatada con inventiva
tomada del latín clásico inventio acción de encontrar descubrir descubierta facultad de invención y término de retórica en latín cristiano invento sanctae crucis (v 530) indicando la fiesta rememorando el descubrimiento hecho por elena madre de emperador prostituta y mujer ofrecida al deseo mago de la cruz del cristo et adinventio significaba hallazgo en la manera de actuar y peyorativamente expidiendo astucia todo aplicable a la rapsodia
la invención pues de historias en novelas de infancia
escuchen la romanza escuchen
la canción suave que no llora sólo para agradarles canción de las calles y de los bosques vieja canción del tiempo joven romanza sin la palabra de la más alta torre a boca cerrada vibran los labios un susurro de niño entero
al susurro que él hace a su hambre y a su sed
se avanza no tenemos suficiente sentido para hacer la frase en el otro sentido donde a pie en la beauce péguy suda desde hace casi un siglo en búsqueda de un paso hacia el cielo sin embargo él también quería amar
se avanza no sabemos hacía qué quizás hacia la punta de la línea antes que se quiebre y el ciclo vuelva al comienzo torpe remiendo
cuando vuelve nos interrogamos en estos tiempos de hogueras bovinas de fiebre ovina en virtud del principio de precaución se canalizan las catástrofes provocadas entramos en la rima esos extremos desordenados
esos perros vertidos en negro son cerberos en la entrada de los infiernos romanticismo retardado
qué epopeya ofrecer a las zonas de educación prioritaria tanto graffiti wait el rebote decía una voz
en el negro de la habitación cuando pasaba child in time jugábamos la noche
el amor a las cartas lo jugábamos si ganábamos o no
el éxito con las cartas anciano gruñón se pasarán mañanas con la paciencia gruñendo sobre el hule del comedor mientras que una menos vieja se activara en la cocina
limpiar todos los viejos cobres de obus del 14 o la trompetas de la armonía municipal
sabía ella que jugábamos así de la vida a cara o cruz la rapsodia mezcla todo absuelve todo en el ritmo
este mundo es glauco como uno que llega llorando por haber triunfado los mediocres los encontramos en bellos lugares impecables delante del rebaño balante realmente no el orden de
la rapsodia desconocida de las ecuaciones de benjamin péret ahí está su interés
rompe todas las convenciones vierte hacia el verso mal promulgado de la dicción tartamudea la romanza de una infinidad de destinos
vertidos luego cambiados como la sangre
en vino
ese negro deseo cuando el otoño venga el viento llevará la estación monótona y la novela en lengua vulgar
la ebria divina botella de palabras poco heladas se derriten al fuego de esos señores
le decimos grandes buen provecho señores
por otra parte avanzando uno se dice que se está escribiendo una rapsodia
una sátira en latín saturó macedonia de verduras obra de géneros mezclados con la mayonesa un poco descompuesta que pesa en el estómago no lejos de la rapsodia en resumidas cuentas
una suerte de farsa moral y burla a la vez algo que parece revuelto recalentado no del todo hecho.
derrapando y con zigzags otra vez
dotado para los fracasados el rapsoda no sabe derrapar en lugar de cantar al final del envío
él se hunde en la ciénaga lo encierran sin necesidad de cadenas
poeta aquí yace corazón sin corazón mal plantado demasiado logrado como fracasado nada comprendió de la reproducción clona se echa a perder
jugando hábilmente los códigos el rebelde renuncia a quererlos muy ajustados maquinalmente
él ama el grano de arena lo que a veces es difícil y no en un sistema y cuando esto salta en el aire bajo el cielo de baudelaire
yo tengo sesenta y cuatro 6 y 4 hacen 10 vuelve a 1 en numerología la cifra no identificable del rapsoda ligado al 0 del cual
quizás la emoción la asombrosa correlación un poco oscura perdida en los meandros del inconsciente freudiano
no se bebe para que suba el coraje se bebe para que caigan las barreras para dejar hablar la lengua de por sí muerta
el único verdadero primitivo vuelo del espíritu balbuceante
novela donde nada es verdadero se inventan vidas ellas se vuelven reales rapsodias donde no es más que canto y palabra insegura que engendra y se nubla
de todas sus historias
ella toma la contra rompe la imagen
del poeta refinado al espejo lisonjero ríe de verse
que historia tan hermosa donde está el deseo y esa mujer ofrecida en el intercambio cuando
ella goza de estar en la foto se ve
que el sexo queda insatisfecho y qué satisfacción dará la respuesta
apaciguar el deseo y esponjarlo suavizarlo en el escalofrío y compartir el beso
pero él donde se encuentra en su programa se fue al fondo de un vaso de ti-punch dos horas asa de cantimplora jamás vio manatíes
en pequeño canal ahí donde desembarcaban los esclavos hay un basural público
retomamos la rapsodia es torpe mal novelada ama romper la música la torpeza melancólica
la herencia de saturno y los humores negros en líneas tan rotas
alivia de repente atravesar deliberadamente todas las líneas blancas antaño amarillas patear todos los árboles ir a parar a todos los hoyos zozobrar en todos los atlánticos y reír
alivia al fin no haber cedido y sucumbido renunciar y abandonarse a todos los demonios de mediodía y de medianoche eso es la rapsodia el perdón absoluto radical
el titanic se hunde hundirse con él en el mar frío por fin zozobrar abandonarse como otros lo hacen al placer de abandonarse
renunciar a creer a no creer no ser más que un tomador de palabra vociferando con toda la fuerza de esos milenarios de caos vociferando por haber sido esclavo por haber sido el patrón vociferando por haber matado sido matado siempre imitado por haber aprendido las reglas y haberlas olvidado por haber soñado mujeres y haberlas despreciado por haberlas velado y haberlas violado
niño aullando de ser aprehendido en esta vida que le habían elegido sin embargo
es fácil morir en el vientre de su madre y no lo había querido hoy estamos obligados a continuar a hacer como si
el corazón estaba allí cuando no hay más infarto acechando
siempre algo acecha la diabetes el sida la peste o la gripe asiática siempre algo cede en el cuerpo cuando el cansancio es demasiado grande
happiness is a warm gun ella está realmente tan fría a quién recalentar su lágrima sino la cólera y es aún la rapsodia
una cólera enorme una insoportable atroz cólera que ahorca devora el interior que no se sabe donde dar con la cabeza eso es la rapsodia 2001
la odisea de la cólera injusta feroz despiadada el canto de los oprimidos ya que la internacional no es más el canto de todos los rechazados los cantos del dolor no son siempre los más hermosos contrariamente a lo que pretendía el alfredo emborrachándose tristemente
debía tener él también alguna cólera interior contenida o por contener buen dios lo que uno puede a los veinte
contarse historias y en la rapsodia se salmodia el canto errante de nuestros errores cuando se mira
bajo los escombros todas esas sombras pierden nombre tragadas por la boca del sumidero sobre la acera las sombras levantan cuerpos entre los bloques arrojados del desastre se juntan con otras sombras más antiguas mezclando sus gritos silencio
nos frotamos nos apretamos corremos vamos llamamos
la usura el tiempo que nos devora saturno nunca bajo la guardia cómo podríamos vencerlo
no somos dios ni demonio nosotros solamente este montón ridículo y grotesco de carnes entreveradas en el rictus cuerpo de agonía somos combate siempre dado
a pesar de las manipulaciones a pesar de aquellos que saben y aquellos que deciden
y aquellos que ganan todos buscamos el poder tener el poder de ganar el poder de ejercer el poder de conservar el poder
negándose dándose da lo mismo poder
basar su poder basar esas frases sin normas esos diagnósticos en lengua oscura y definitiva esas promesas sin mañana esos mañanas que pertenecen sólo a otros
devuélvanos vuestro poder y nosotros les devolvemos nuestro poder renunciamos por el amor de esta compasión
vuelve el tiempo de las revoluciones la rapsodia niega acordar niega someterse niega convenir niega consentir niega decir sí
amar a pesar de todo
voluntad apasionada de una negación desearíamos tanto creer que lo peor no es cierto desearíamos tanto esta tarde es noche negra sobre new york en otros lugares también de china a palestina
y uno golpea su cabeza contra un muro o contra una piedra una vez más uno pierde una vez más adicionamos sustraemos es igual en la desesperación (punto por punto) fracasamos desastres repetidos
amar pese a todo ir más alto pero cómo
por el vasallaje de mujeres llamadas de la vida por una vez y nunca más
yo te amo mujer venida de la epeira tu cerca de él tendida
en tus lágrimas él ve
la amplificación de una lágrima lupa ella misma
el amor llora su abandono si tan solo estas palabras
lleguen a vosotros a modo de un batir de alas él rapsoda pide el derecho de asilo pide que se vea
por los agujeros de un gabán bailar las galaxias y pide
el derecho de estar vivo yo estoy estoy siempre
vivo de que a los veinte años
podamos contarnos historias
Benoit Conort
Traduction: Michou Pourtalé, José Muchnik